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Un vignoble du Haut-Quercy : les Coteaux-de-glanes

Le Lot est connu à juste titre pour son Cahors, AOC depuis 1971. Au Sud du département et à cheval sur le Tarn-et-Garonne (ancien Bas-Quercy), les vignes des Coteaux-du-Quercy, AOC depuis 1999, constituent le second vignoble lotois. Comme beaucoup d’autres départements avant l’arrivée du phylloxéra, le Lot était couvert de vigne, avec plus ou moins de densité selon les secteurs. Ce sont les vallées et leurs coteaux qui en étaient le plus pourvus. Presque les trois-quarts du Lot appartiennent au Bassin aquitain, où les cours d’eau ont entaillé les assises jurassiques du Causse de Gramat. L’est du Lot appartient au Massif central, c’est-à-dire aux roches métamorphiques (gneiss, micaschiste) et éruptive (granite) du Paléozoïque : c’est le Ségala lotois. Sur cette zone de contact se blottissent les vignes des Coteaux-de-Glanes.

Coteaux-de-GlanesSi aujourd’hui les Coteaux-de-Glanes paraissent isolés, ce n’était pas le cas avant l’arrivée du maudit puceron. En effet, sur les pentes sédimentaires bordant le Massif central, la vigne s’étalait du nord de Brive-la-Gaillarde à Figeac et au-delà en Châtaigneraie et en Rouergue. Ainsi, par les vallées, la vigne atteignait le Massif central : vallée de la Dordogne (jusqu’à Argentat en Corrèze), vallée du Célé (jusqu’à Maurs dans le Cantal) et vallée du Lot. Par cette voie, la vigne rejoignait l’Aveyron, Entraygues et Estaing notamment. Le Chenin (Roujalin ou Rouxalin*) et le Fer (Estronc ou Chalamoncet*) étaient les principaux cépages de ce vignoble de confins.

La délimitation des Coteaux-de-Glanes inclut sept communes situées entre Bretenoux et Saint-Céré dans le nord-est du Lot. Le vignoble se concentre principalement sur la commune de Glanes. Les vignes s’ancrent sur des terrains du Jurassique inférieur (201,3 MA à 174,1 MA), en particulier sur le substrat calcaire du Sinémurien (199,3 MA à 190,8 MA) à Glanes. Les sols argilo-calcaires voient prospérer Merlot N, Gamay N et Ségalin N pour la production de vins rouges et rosés puis les Chenin B et Chardonnay B pour les blancs. Toutefois, le cahier des charges autorise d’autres variétés dont certaines étaient présentes dans les années soixante et repérées par Guy Lavignac : Abouriou N, Castets N, Fer N, Mérille N, Valdiguié N.
Notons que le Ségalin fut créé en 1957. Il est issu du croisement entre le Jurançon noir N (lui-même issu d’un croisement entre la Folle blanche B et le Cot N) et le Portugais bleu N dont l’origine est incertaine. Le Ségalin ne se trouve plus qu’en Quercy et plus précisément autour de Glanes. Selon Pierre Galet, il en restait 65 ha dans le Lot en 2010.Coteau de Glanes

Sur presque 6 ha, huit vignerons forment en 1975-1976 un GAEC. En 1980 la cave coopérative des Vignerons du Haut-Quercy est créée et devient coopérative viticole en 1992. Le vignoble obtient l’IGP en 2010, remplaçant le statut de vin de pays des Coteaux de Glanes de 1981.
Les vignerons du Haut-Quercy cultivent aujourd’hui sur 37 ha, dans un paysage de polyculture, entre noyers, truffiers et prairies. 35 ha sont dévolus aux cépages noirs, le reste pour les cépages blancs. Cinq cuvées sont proposées : trois en rouge où le Merlot domine, un rosé avec Gamay majoritaire et un blanc où le Chenin est associé à une petite quantité de Chardonnay. La cuvée rouge « tradition » suscite la curiosité puisqu’elle est la seule comprenant le fameux Ségalin.

*dénominations du Haut-Quercy, selon Guy Lavignac.

Coteaux-de-GlanesQuelques pistes…

  • Pierre GALET (2015), Dictionnaire encyclopédique des cépages et leurs synonymes, édition Libre et Solidaire/Médial, Paris, 1199 p.
  • Guy LAVIGNAC (2001), Cépages du Sud-Ouest, 2000 ans d’histoire, éditions du Rouergue/INRA éditions, Rodez, 272 p.
  • www.coteauxdeglanes.fr
  • www.inao.gouv.fr
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