Les vendanges, c’est un moment plus ou moins sacré dans le monde viticole. C’est un temps d’échanges, de partages mais aussi d’enjeux considérables pour le vigneron. De cette courte période de récolte du raisin va dépendre une année de travail (et de revenus !). La vendange (le raisin récolté), selon sa qualité, aura des répercussions sur le vin du millésime.
Garder le contact avec le terrain !
Chaque année, Julien fait les vendanges : c’est un bon moyen de garder le contact avec le terroir, le produit brut et surtout les valeurs attachées au vin et à celles et ceux qui le font. Cela permet aussi d’explorer les manières de travailler de chaque vigneron. Si tous les vins sont différents, ce n’est pas uniquement une question de terroir ou de cépage, c’est aussi la patte du vigneron ! Chacun travaille ses vignes et sa récolte à sa façon. C’est toujours intéressant de voir un artiste à l’œuvre. Cette année, Julien a mis sa cape (de vendangeur, pas de vengeur masqué) pour aller à Sainte-Maure-de-Touraine, chez Geoffrey de Noüel.
La nouveauté de 2020 : je m’y suis mise aussi ! Une journée en tant que vendangeuse, une autre en reporter photo. Pour voir ce que ça représente. Et je peux vous dire que ça n’est pas de tout repos !
Les vendanges… On y fait quoi ?
Oui on coupe du raisin. Mais pas que. On s’accroupit en piétinant, on se contorsionne pour attraper les grappes qui se cachent, on élimine les raisins abîmés, on remplit son seau et on en verse le contenu dans la hotte ou la caisse du porteur. Le porteur fait des allers-retours entre les coupeurs et la benne avec parfois jusqu’à 50 kg sur le dos. Il en fait des kilomètres dans la journée, chargé comme un mulet !
Une petite pause casse-croûte en milieu de matinée, et hop ! On reprend le sécateur. A la fin de la journée, on est cassé en deux, en trois ou en quatre, mais on est content. Pour moi, c’était plutôt en quatre. C’est bien beau la communication, mais ça ne muscle pas le dos ! Note pour l’année prochaine : prévoir un petit entraînement pré-vendanges.
Mais une fois le raisin coupé, on en fait quoi ? C’est assez simple… Enfin, non, pas tout-à-fait. Après la vendange du jour, Julien file au chai avec Geoffrey pour la suite des opérations !
Retour au chai
Une fois le raisin coupé, on l’amène au chai. Selon ce qu’on veut en faire, on l’égrappe ou non. Si on l’égrappe, cela peut se faire soit à l’aide d’un érafloir (ou égrappoir) mécanique (le plus souvent rotatif) soit à la main, à l’aide d’un panier en osier ou d’une plaque percée.
Puis, direction la cuve ou le pressoir ! Pour un vin rouge, les baies vont macérer et fermenter dans la cuve, avant décuvage et presse. Pour un blanc, un rosé ou une bulle, le raisin est directement pressé.
En parallèle à toutes ces opérations, il faut faire la vaisselle… Pas du casse-croûte du midi, mais de tout le matériel. Les seaux, les sécateurs, les caisses et les hottes… mais aussi l’érafloir, la girafe (l’appareil au long cou qui amène le raisin dans les cuves), le pressoir, les cuves, les sols, et les bottes ! C’est fastidieux, pas très intéressant, mais indispensable pour maintenir une hygiène impeccable qui évitera toute contamination des raisins et du futur vin.
Vous l’aurez compris, les vendanges et le début de vinification, c’est beaucoup, beaucoup de manipulations. Et c’est à peine un douzième du boulot d’une année pour un vigneron. Quand on boit un verre de vin, on s’en délecte (ou pas, mais c’est une autre histoire…) mais on n’imagine pas toujours le travail que cela représente entre le moment où le raisin est coupé et celui où il finit en bouteille. Et si, à votre prochaine dégustation, vous fermiez les yeux en pensant à tout ce travail, pour en apprécier encore plus le fruit ?
Vous ne connaissez pas encore les vins biologiques de Geoffrey de Noüel ? On vous en a déjà parlé ICI et LA ! Ah oui, et on vous a même proposé une visite œnologique chez lui… On recommence quand vous voulez !